Christophe Willem : "Mon père m’appelait le girafon, je préfère tortue"A 22 ans, celui que l’on surnomme la tortue, a déjà tout d’une star. De prime en prime, Christophe Willem épate aussi bien le jury qui lui alloue régulièrement une mention spéciale que le public qui est de plus en plus nombreux à l’aduler. (11/05/2006)
Ironie du sort, il n’a rien de l’archétype de la midinette de 12 ans et entraînerait même une nouvelle génération de fan qui ne saurait rater une seule de ses prestations. Joli coup pour M6 qui diffuse ce soir un prime spécial chanson d’amour. Et même si Christophe se faisait éliminer, il a certainement déjà une kyrielle de propositions qui l’attendent.
Qu’est-ce qui t’a amené à participer à la nouvelle star ?A la base, ce sont tous mes amis que j’ai à l’extérieur qui m’ont poussé à m’inscrire. J’ai voulu m’inscrire au casting de Paris, mais il n’y avait plus de place sur Internet. Au même moment, ma sœur m’inscrivait à celui de Toulouse et c’est comme ça que je me suis retrouvé dans l’engrenage, sans l’avoir vraiment prévu.
Tu aimes bien ce genre d’émission ?Oui, le concept me plait beaucoup. Ici, on est jugé pour nos prestations musicales, contrairement à la Star academy, où c’est beaucoup plus la vie personnelle des gens qui est prise en compte. D’ailleurs, je n’aurai jamais pu y aller, c’est trop voyeuriste.
Malgré tout, ce genre de programme n’est pas toujours bien vu chez les médias, encore moins chez les artistes… C’est vrai qu’avant, ce type d’émission avait un côté péjoratif. Mais depuis deux ans, je trouve que la nouvelle star est beaucoup moins dénigrée par les professionnels et qu’elle est vraiment reconnue. Pour moi, c’est un moyen comme un autre d’y arriver, je ne vois pas ce qu’il pourrait y avoir de mal à faire ça. Dans l’inconscient collectif des gens, qui dit émission de télé dit forcément un show, et donc magouille et tout le tintouin qui va avec. Mais quand on prend le temps de s’arrêter dessus, de venir nous rencontrer en répèt ou à notre hôtel, on se rend compte que c’est vraiment authentique et qu’il n’y a aucun artifice.
Passer derrière le petit écran ne te faisait pas peur ?Au début, je ne voulais pas du tout. Il y a trois ans, j’ai joué dans le film Live. J’avais été recruté alors que je chantais dans une chorale de gospel. Dès que le tournage s’est arrêté, je suis retourné dans ma fac de communication. C’était une parenthèse dans ma vie. Pour moi, la musique n’était pas une priorité.
Tu joues du piano depuis l’âge de 8 ans, mais as-tu pris des cours de chant ?Oui, entre 14 et 18 ans à peu près. J’ai eu beaucoup de profs différents parce que je viens de plusieurs univers musicaux. Principalement le jazz, le blues et le funk. J’ai beaucoup appris à leur contact.
Tu collectionnes les sans fautes sur les prime depuis le début au même rythme que les médias t’encensent. Comment vis-tu ce succès si soudain ?Ca m’est un peu tombé sur la tête, mais en même temps, je n’analyse pas du tout le truc. On est très protégé de tout ce qui est fait dans la presse par rapport à nous, et de toutes les façons, je n’ai pas le temps de lire tout ce qu’on dit sur moi. Bien sûr, de temps en temps, je survole quelques articles, mais je ne me mets pas une pression supplémentaire. Je sais que certaines personnes me disent qu’elles m’apprécient, mais je ne préfère pas trop mesurer l’impact que ça a pour pas me faire trop paniquer. C’est très gros d’un coup ce qu’il se passe dans la presse. La seule différence c’est que, avant je chantais chez moi, et là, je me retrouve à chanter de la même façon mais devant des millions de téléspectateurs. Moi, je suis la même personne, je chante les mêmes choses. Ca me paraît assez démesuré. A la base, on est rien. Les gens que j’adule, comme Keziah Jones ou Morcheeba, ont vraiment vécu et ont fait pleins d’albums, ils ont une notoriété acquise. Nous, pour l’instant, on ne fait qu’une émission de télé. De là à se dire "est-ce qu’on va vivre en dehors ?", il y a un grand pas à franchir.
N’y a-t-il pas, du coup, une petite concurrence qui s’est crée entre les candidats ?Pas du tout. On s’entraide vachement. Quand il y en a qui ont du mal à trouver une voix, j’essaie de les aider. Et vice-versa. Comme avec Dominique par exemple, avec qui on a le même type de formation gospel. Il n’y a pas de compétition malsaine entre les candidats. C’est plus une compétition envers nous-même, pour se prouver qu’on est capable d’aller un peu plus loin chaque semaine.
Pourquoi te surnomme-t-on la tortue ?C’est Marianne qui m’a appelé comme ça parce que je suis arrivé un jour avec un pull vert et parce que je me tiens assez voûté. Mais ça ne me dérange pas du tout. Je trouve ça assez marrant. Mon père, il m’appelait le girafon, alors je préfère tortue.
Comment choisis-tu les chansons que tu interprètes sur le prime ?En accord avec le thème. "Ca plane pour moi", je l’avais choisie parce qu’on m’avait proposé des chansons de Balavoine et que je ne voyais pas le rapport avec l’émission pop rock. Je préférai prendre un truc extrême mais en collant vraiment à la thématique. On a une liste de trois chansons et on choisis dedans. Mais si aucune chanson te plaît, tu peux piocher dans les listes des autres candidats. Ca reste quand même assez large.
Comment vois-tu ta relation avec le jury ?J’aimerai beaucoup pouvoir travailler avec eux après l’émission. Je les respecte beaucoup. Manu Katché c’est un dieu et Marianne James, pareil. On n’a pas le droit de leur parler pour un souci d’équité, pour ne pas qu’ils aient des affinités avec les uns ou les autres.
Jusqu’où souhaites-tu aller dans l’émission ?Je ne suis pas prêt à gagner coûte que coûte, quitte à écraser les autres. J’essaie de prendre du plaisir chaque semaine en vivant le prime comme si c’était le dernier. Maintenant, si je devais partir cette semaine, les gens qui restent sont vraiment talentueux et ce serait normal. La seule déception que j’ai, c’est Bruno. Je ne comprends pas pourquoi il a été viré. Il a vraiment une patte à la Prince, un type de voix qu’on n’entend pas en France. C’est vraiment dommage.
Comment vois-tu l’après émission d’ailleurs ? J’essaie de ne pas me projeter en vivant pleinement l’expérience que je vis en ce moment. Après, qu’on sorte premier ou cinquième, on se dit tous qu’il faut qu’on batte le fer tant qu’il est chaud et qu’il faut profiter des opportunités de rencontrer les bonnes personnes au bon moment. Tout ça, sans trop se mettre de pression pour autant.
Dans l’idéal, qu’aimerais-tu faire ?Un album. J’aime beaucoup tout ce qui est acoustique avec des mélanges un peu électro. Par exemple, le dernier album de Zazie. J’aime beaucoup ce qu’elle fait même si ça n’a rien à voir avec ce que j’aime à la base. Je suis très musique black, fun, soul, blues et jazz. J’éprouve beaucoup plus de plaisir à chanter en anglais car c’est plus musical comme langue.
Propos recueillis par Julie Duquenne
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